Caritas Algérie: Une aide humanitaire aux migrants

Amina Ikram Eddam, 29 avril 2021

L’Algérie est aujourd’hui considérée comme un pays de transit pour les migrants subsahariens qui rêvent d’aller en Europe.

L’Algérie est aujourd’hui considérée comme un pays de transit pour les migrants subsahariens qui rêvent d’aller en Europe.

Certains trouvent auprès des services de l’Eglise catholique d’Algérie l’aide et le soutien dont ils besoins pour pouvoir survivre sur le chemin très dur de la migration irrégulière.

Caritas Algérie, le service humanitaire de l’Eglise mènent depuis plusieurs années des actions humanitaires importantes auprès des migrants. Il s’agit d’un soutien social et médical et d’un accompagnement vers la reprise en main de leur vie.

En ouvrant la porte à ceux qui frappent et en utilisant tous les "outils" mis à disposition par la loi algérienne.

Caritas reçoit entre 90 et 120 migrants par mois, avec des profils divers mais avec une prédominance de femmes seules avec ou sans enfants.

Educatrices.jpg (credit:Caritas)
Educatrices.jpg (credit:Caritas)

Parmi les migrants que nous recevons, de jeunes hommes victimes d’accidents graves de travail sur les chantiers, des travailleuses du sexe qui ont besoin d’être soignés, nourris et logés.

Le projet «Migrants» soutient les personnes les plus précaires et les plus vulnérables parmi les populations migrantes, afin de prévenir la dégradation de leur situation, et les accompagne dans un processus de reprise en main de leur autonomie. Il offre un support dans les domaines de la santé, de l’éducation, de la formation professionnelle et de l’aide sociale.

Pour rester en contact avec les migrants, Caritas a mis en place des points d’écoute et d’orientation, ouverts toute la semaine. Dans ces points d’écoute, nous assurons l’orientation et l’accompagnement des personnes vers les structures de santé de l’Etat, le paiement d’ordonnances et de divers examens médicaux.

Les points d’écoute et d’orientation assurent également la distribution de colis alimentaires, de kits bébé, de préservatifs, de vêtements.

Une prise en charge psychologique est également proposée pour les personnes qui en ont besoin, sous la forme de groupes de paroles thérapeutiques, actuellement ouverts uniquement à des femmes en situation post-traumatique, en raison des violences subies sur leur parcours migratoire.

Les femmes migrantes se réunissent ainsi deux fois par mois dans le but de partager librement sur les difficultés qu’elles subissent. En parallèle, une garderie pour leurs enfants est assurée, avec différentes activités menées par des bénévoles.

D’un autre côté, Caritas œuvre à scolariser les enfants de migrants dans les écoles étatiques quand c’est possible ou dans des écoles privées quand les enfants ne sont pas arabisants et déjà âgés de 8 à 10 ans.

Les migrants adultes qui le souhaitent peuvent également intégrer l’une des formations proposées par Caritas Alger. C’est ainsi qu’ils peuvent participer, cette année 2021, à une formation de création de bijoux africain, qui pourra permettre aux plus motivés d’avoir une activité génératrice de revenus, grâce à la vente des articles fabriqués.

Les femmes migrantes peuvent intégrer la formation d’éducatrices de la petite enfance, dispensée par Caritas Alger. Cette année, le groupe compte neuf femmes migrantes de différents pays africains.

Cette formation leur permet d’apprendre comment prendre en charge leurs enfants et pour celles qui vont jusqu’au bout du parcours pédagogique d’avoir un diplôme qui peut leur permettre de se professionnaliser.

Les migrants peuvent également s’orienter vers une formation d’Auxiliaire de Vie Sociale, dispensée par Caritas Alger. Ceux qui intègrent cette formation sont choisis parmi les refugiés qui ont une situation plus stable qui leur permet de bien suivre la formation et de rester en Algérie pour travailler par la suite.

Ce service consiste essentiellement à visiter de façon régulière les prisonniers qui en font la demande, qui sont quasiment tous issus de la migration subsaharienne.  Ces visites possèdent un véritable impact psychologique, reconnu par les autorités pénitentiaires algériennes, étant donné qu’elles constituent quasiment toujours le seul lien avec l’extérieur. Elles sont aussi, et inséparablement, l’occasion de soutenir les détenus dans les domaines de la santé, de l’hygiène, de l’habillement, de l’alimentation par le biais de colis ou encore de mandats.

23 février 2024 16:20

Blog